Annexe - Florilège de défaillances médiatiques

De quelle société voulons-nous?


Annexe - Florilège de défaillances médiatiques


Appartement à New York, Edward Hopper, 1932

Les journalistes ont à priori pour idéal la poursuite impérieuse de la vérité.


Voici une série de points, non exhaustive, sur lesquelles les médias se sont manifestement égarés du chemin, se fiant docilement à la feuille de route tracée par l’exécutif, sans creuser les sujets, sans chercher les nuances où se cache bien souvent la vérité.

 

La défaillance d’informations sur les risques de cette maladie selon l’âge et l’état de santé, a conforté une politique de masse où toute la population était gérée de la même façon alors même que les niveaux de risques variaient considérablement selon l’âge et les comorbidités.

 

L’information sur la transmission du virus par les personnes vaccinées a tourné tout simplement au ridicule. Alors même que des études solides révélaient une transmission importante par les personnes vaccinées, transmission qui s’est accrue encore avec le dernier variant, les médias ne parvenaient pas à s’extraire d’une parole dogmatique du gouvernement sur le sujet. Les chiffres annoncés se contredisaient tous les jours tandis que les ministres vaccinés contractaient le virus les uns après les autres, les contaminations explosaient et tout un chacun voyait que quantités de personnes vaccinées de son entourage étaient testées positives. Une véritable farce française à la manière de Molière où le médecin nous explique finalement à l’Acte V que le vaccin serait plutôt un médicament, un vaccin-médicament…

 

La fausse opposition entre Pass sanitaire/vaccinal ou confinement. C’était soit l’un soit l’autre, il n’y avait pas le choix, et ce afin de présenter le pass comme un outil au service de la liberté des personnes vaccinées. Les médias reprenaient cette punchline de l’exécutif sans approfondir alors même qu’il existait quantités de moyens pour ajuster différents curseurs et moduler intelligemment la réponse à la crise. Il suffisait de regarder à l’étranger pour constater que d’autres pays avaient appliqué valablement d’autres solutions. Cette fausse dichotomie partait aussi du principe qu’il fallait traiter toute la population de la même manière, y compris des personnes jeunes et en bonne santé, y compris des adolescents, alors même que nous savions déjà que cette population présentait un profil de risque radicalement différent de celui des personnes âgées et/ou avec comorbidités. Ainsi, il existait quantités d’ajustements possibles et de nombreuses possibilités pour éviter d’infliger des mesures aussi liberticides à une population qui ne présentait que très peu de risques selon toutes les études disponibles. Il paraît invraisemblable qu’une politique aussi restrictive en termes de libertés publiques n’ait pas suscité davantage d’analyse de la part des médias, davantage de recherche de solutions. Non, les médias se sont faits enfermés dans les éléments de langage du gouvernement : pass ou confinement.

 

Les enquêtes d’opinion utilisées comme outils de fabrique du consentement. Les sondages et enquêtes d’opinions, censés jauger l’état d’esprit de la population, sont devenus un outil permettant d’influencer l’opinion publique. A mesure que les sondages sortent dans les médias, la population ajuste spontanément ses points de vue en fonction des résultats. Si les commanditaires de sondage parviennent à orienter subtilement les résultats de leurs enquêtes, ils peuvent ainsi jouer sur l’orientation de l’opinion publique. Dans ces conditions, les sondages peuvent devenir des outils de manipulation de masse. Pendant cette crise sanitaire, quantités de sondages ont été relayés par les médias, contribuant à façonner l’opinion publique, sans que les médias ne s’interrogent jamais sur la légitimité des résultats de ces enquêtes. Pourtant les médias sont bien conscients qu’il existe un risque de manipulation de l’opinion à travers les sondages, puisque cette problématique est soulevée par des experts depuis de nombreuses années.

Vous pouvez trouver aisément sur Internet une vidéo de l’Emission Populaire du 12 décembre 2021 sur la webradio Les Jours Heureux, portant sur le sujet des sondages, avec notamment l’intervention de 7 minutes d’un patron de médias indépendant ayant une longue expérience avec les sondages. En dehors de toute considération politique, les propos de cet intervenant peuvent éclairer sur une réalité que beaucoup ignorent : les sondages peuvent être aisément manipulés par leurs commanditaires dans le but d’influencer l’opinion.

Si le gouvernement commande des sondages ou bien sollicite des commanditaires afin de les obtenir, l'exécutif peut donc aisément trouver là un outil pour manipuler l’opinion publique. Et cela pose un vrai problème démocratique. Durant cette crise sanitaire, le peuple a donc été peu à peu influencé à travers ces sondages. Parallèlement, le gouvernement a ajusté le curseur de ses mesures en fonction des résultats obtenus sur l’opinion publique, comme le révélait le ministre de la Santé lors de son audition du 2 février 2022 par la Commission d’enquête sénatoriale : il y expliquait qu’il disposait d’un tableau de bord qui, entre autres, « compile les sondages, les enquêtes d’opinion, pour savoir jusqu’où on peut monter dans la campagne de vaccination, quels sont les leviers etc… ».  Nous nous retrouvons avec un État qui a les moyens d’orienter les sondages et qui peut ensuite caler sa politique en fonction des résultats obtenus via ces sondages. Et voilà la nasse qui se referme sur la liberté d’opinion.

 

L’aveuglement médiatique quant aux liens d’intérêt. Il est de notoriété publique que l’industrie pharmaceutique dispose d’un très large maillage de liens d’intérêt. Les médias n’ont pourtant quasiment jamais fait état des liens d’intérêt des intervenants donnant leur avis scientifique. Ils n’ont pas non plus réalisé d’enquêtes poussées pour mettre à jour des conflits d’intérêts. Parfois, les médias se sont même transformés en vitrine publicitaire. Par exemple, le 26 octobre 2021, un grand quotidien français faisait figurer en gros titre : « Il faut vacciner les jeunes enfants. », propos que tenait le PDG d’un des deux principaux groupes pharmaceutiques fournisseurs de vaccins. Ce quotidien offrait une véritable tribune commerciale à ce PDG ingénieur, non médecin, porteur d’un conflit d’intérêt majeur et flagrant, qui déclarait qu’il fallait vacciner les jeunes enfants. Sans doute serait-il judicieux pour les médias de faire un examen de conscience sur la manière dont ils ont pu parfois devenir les colporteurs de messages commerciaux sous couvert d’information scientifique.

 

La grande négligence dans les comparaisons avec l’étranger. Par exemple, on entendait bien souvent que tel ou tel pays avait aussi un pass sanitaire en omettant de préciser que celui-ci présentait de grandes différences avec le pass exigé en France. On confortait ainsi l’idée du pass français en passant sous silence que celui-ci s’accompagnait de certaines restrictions spécifiques particulièrement violentes et distinctes de celles induites par les pass étrangers. Et c’est ainsi que certaines tranches de population jeunes et non vaccinées se sont vues privées de la pratique du sport en plein air en club en France, incluant des jeunes mineurs de 16-17 ans. Rétrospectivement, l’Histoire ne sera sans doute pas tendre avec ce type de mesures. Globalement, les médias se sont révélés incapables de dresser des comparatifs intelligents entre les pays, selon les mesures prises et les résultats obtenus. Confusion et silence ont régné en maîtres.

 

Les effets secondaires de la vaccination. Les bases de données françaises, européennes et américaines de pharmacovigilance recensant les effets secondaires ont recueilli des signalements en quantités importantes pour tout un ensemble de pathologies, de cas graves et de décès ; et ce alors même que ces bases de données sont considérées comme sous-estimant largement la réalité. De nombreux lanceurs d’alerte ont signalé qu’ils constataient des effets secondaires et que ceux-ci ne remontaient pas correctement dans la pharmacovigilance. De nombreux témoignages personnels, tristes et inquiétants, ont circulé et ont parfois fini par accéder à une visibilité sur certains médias. Certains sportifs se sont plaints en relatant des effets secondaires ressentis, d’autres se sont inquiétés en invoquant une fréquence accrue de malaises, de problèmes cardiaques, de morts subites dans la population des sportifs…

Malgré ces indices inquiétants, les médias n’ont accordé qu’une importance mineure à ce sujet. Il n’y a pas eu de véritable travail d’enquête et de nombreuses personnes se sont senties abandonnées face à leurs effets secondaires, percevant le silence assourdissant des médias comme une forme d’omerta, une loi du silence, édictée par le gouvernement qui affirmait avec une assurance inébranlable que « les vaccins sont sûrs ». Le 9 juillet 2021, le ministre de la Santé se fendait d’un tweet avec une photo où figuraient de jeunes hommes dans leur vingtaine sur un pédalo accompagné du texte : « Si vous avez des courbatures après le vaccin, pas d’inquiétude, c’est que vous avez trop pédalé. ».  Une telle publicité pour la vaccination, postée par le ministre de la Santé, envoie un message clair : elle exclut du champ des possibles tout effet secondaire néfaste et donne à penser que toute gêne consécutive au vaccin serait liée à d’autres causes. De nombreux jeunes gens, la vingtaine, ont souffert de myocardite post vaccinale, entraînant une hospitalisation en soins intensifs. Ils n’avaient pas fait trop de pédalo. Un tel message pourrait ralentir la prise en charge d’une personne subissant un effet secondaire, laquelle aurait été conditionnée à exclure la possibilité d’un effet secondaire en raison de ce type d’image officielle, émanant du ministre de la Santé lui-même.

De plus, le tweet du ministre de la Santé laisse à penser qu’il est tout à fait raisonnable de faire du pédalo au point d’avoir des courbatures juste après sa vaccination. Or de nombreux médecins ont signalé qu’il était préférable de ne pas faire de sport intensif pendant les quelques jours suivant la vaccination, par précaution, notamment en prenant en compte le risque de myocardite. Par exemple, sur le site médical de référence vidal.fr, on peut lire dans un article de synthèse du 20 mai 2021 : « Comme après n'importe quel vaccin, il est recommandé de ne pas avoir d'activité physique intense dans les 48 heures, car il y a toujours un risque de myocardite post-vaccinale. » Comment le ministre de la Santé peut-il poster un tel tweet, en réduisant à néant la possibilité de réels effets secondaires au risque de retarder des prises en charge de patients, en faisant fi du principe de prudence post-vaccinale ? Comment les médias peuvent-ils laisser passer une telle propagande sans réagir ? Ce tweet déraisonnable est une illustration de la dérive que nous avons subie collectivement et du trop lourd silence de nombreux médias.

 

Les contre-indications officielles à la vaccination sont particulièrement peu nombreuses et tiennent très peu compte des réactions aux injections précédentes. De nombreuses personnes se sont vues obligées de recevoir des injections supplémentaires, afin de garder leur pass ou leur emploi, alors même que le principe de précaution médicale aurait indiqué de ne pas les vacciner à nouveau. Ces cas ont été grandement passés sous silence, tandis que l’exécutif maintenait une ligne inflexible sur les contre-indications.

 

Le grand amalgame des non-vaccinés. C’est là une des plus grandes erreurs commises par les médias. Ils ont accepté et relayé le discours gouvernemental consistant à faire un amalgame de l’ensemble des non-vaccinés alors même que ce groupe comprenait des personnes présentant un profil de risque totalement différent face à la maladie. De jeunes gens en pleine santé, des adolescents se voyaient agrégés au même groupe que des personnes de plus de 70 ans avec des comorbidités. Et on relayait des messages sur l’irresponsabilité des « non-vaccinés » qui risquaient de submerger les services de réanimation, en visant tous les non-vaccinés dans leur ensemble alors même que le risque d’aller en réanimation était sans commune mesure pour une personne âgée avec comorbidités par rapport au risque pour une personne jeune et en bonne santé. C’est ainsi qu’on harcelait psychologiquement des personnes pour qu’elles se vaccinent, adolescents inclus, alors qu’elles ne présentaient qu’un risque tout à fait mineur de faire une forme grave. En considérant la charge sur les services de soins critiques comme critère de décision, combien fallait-il vacciner d’adolescents en bonne santé pour obtenir le même bénéfice d’allégement sur les services de soins critiques qu’en vaccinant une seule personne de plus de 70 ans avec comorbidités ? Jamais les médias n’ont avancé de chiffres à ce sujet. La réponse, une fois les calculs faits, relève sans doute du scandale. On a voulu faire croire aux jeunes en pleine santé qu’il fallait qu’ils se vaccinent pour éviter de surcharger les soins critiques alors que la vaccination dans cette tranche d’âge n’avait qu’un effet tout à fait négligeable en comparaison de la vaccination des personnes âgées et/ou avec comorbidités.

 

Le manque d’attention aux personnes qui vivaient des drames personnels du fait des obligations vaccinales, du pass sanitaire/vaccinal. Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées plongées dans des situations particulièrement difficiles, douloureuses, traumatisantes. Absentes de la couverture médiatique, elles ont semblé ne pas exister comme de la poussière qu’on aurait glissée sous le tapis alors qu’elles n’avaient enfreint aucune loi et qu’elles avaient simplement choisi de vivre selon leur conviction profonde. Aucune compassion ne leur a été montrée mais beaucoup de nos concitoyens ont eu mal au cœur pour elles.

 

Le manque d’attention portée aux enfants de tous âges et à toutes les conséquences sur leur psychologie, leur développement, leur santé.

 

Le manque d’attention portée aux adolescents et en particulier les 16-17 ans privés de sport, de culture et d’activités sociales depuis l’instauration du pass vaccinal.

 

Le manque d’attention aux jeunes et aux étudiants en bonne santé, forcés de se vacciner pour préserver une vie sociale si essentielle, alors qu’il risquait si peu du COVID.

Où étaient les reportages, les enquêtes approfondies sur ces catégories d’âge ? Où était l’évaluation des dégâts causées par toutes les mesures restrictives appliquées à une population très peu à risque face au Covid ?

 

Le coup du permis de conduire. A de nombreuses reprises, sur des plateaux médiatiques, certains ont cru bon de dire qu’un pass sanitaire ou vaccinal ne constituait pas une restriction de liberté, le comparant à un permis de conduire dont tout le monde doit disposer pour circuler sur route, sans qu’il soit considéré comme une restriction de liberté. Cet argument passait crème sans réaction. A ceci près que le permis de conduire qui vous est demandé dépend justement du type de véhicule que vous conduisez. Si vous décidez de conduire un véhicule qui présente des risques spécifiques pour vous-même comme une moto, vous devez passer un permis moto. Si vous décidez de conduire un véhicule qui présente des risques spécifiques pour l’ensemble des usagers de la route ainsi que pour vous-même comme dans le cas d’un poids lourd, vous devez passer un permis poids lourd. Le permis de conduire est adapté au type de véhicule conduit. Ainsi, l’application de l’exemple du permis de conduire engendrerait logiquement un traitement différencié selon le niveau de risque face à la maladie. Selon cette logique, une personne âgée ou avec comorbidités doit passer un permis spécifique puisqu’elle conduit dans la société son corps qui n’a pas le même profil de risques que les personnes en bonne santé, lesquelles n’ont pas besoin de permis spécifique. Encore une fois, nous retombons sur cette erreur majeure de l’absence de distinction selon les profils de risques.

 

Le traitement biaisé des mouvements de contestation et le délire anti-complotiste. Le mot complotiste est devenu l’un des mots favoris des médias, mot qu’ils ont largement galvaudé. La plupart des opposants aux mesures gouvernementales ont été traités de complotiste, terme devenu synonyme de fou paranoïaque et irresponsable. Quiconque proposait une pensée alternative à la doxa gouvernementale était exclu de la horde et se voyait affublé du terme complotiste. Parfois, certains plateaux télévisés rassemblaient un collectif de personnes toutes en phase avec la ligne gouvernementale, sans contradicteur, distribuant à foison les qualificatifs de complotistes à ceux qui voyaient les choses autrement. Malheureusement, l’insulte facile de complotiste est une faiblesse de l’esprit, et la pensée consanguine aboutit à la dégénérescence de l’intelligence.

 

Quantités de sujets pourraient encore être développés mais nous nous arrêterons là.

 

Un mot pour finir concernant les réseaux sociaux. Les médias traditionnels n’ayant pas suffisamment joué leur rôle, beaucoup ont investi les réseaux sociaux pour y transmettre des informations alternatives à celles transmises par le gouvernement. Bien entendu, on y trouve quelques excès en raison du manque de régulation et de pratique, mais il faut reconnaître que de nombreuses personnes ont réalisé un travail remarquable pour relayer des études scientifiques, proposer des informations sourcées, de judicieuses analyses personnelles contribuant à construire une vision bien plus large et complète que celle que proposait les médias. Certains ont consacré de nombreux efforts à cela et ont fourni un travail de valeur, dont nous mesurerons sans doute toute l’importance à mesure que la vérité s’imposera et que la brume de la désinformation se dissipera.

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